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RÉSULTATS DE LA RÉUNION
DU CONSEIL DE LOCDE AU NIVEAU MINISTÉRIEL
(16-17 mai 2001)
ÉVALUATION
par le Secrétariat du TUAC
Synthèse
1. La réunion du Conseil de lOCDE au niveau ministériel
et les réunions qui se sont déroulées parallèlement
(Forum) ont été dominées par lattitude de la nouvelle
Administration des Etats-Unis sur trois points : le lancement dun nouveau
cycle de négociations commerciales (Round) à la conférence
ministérielle de lOMC en novembre ; le retrait du soutien de lAdministration
au Protocole de Kyoto sur le changement climatique ; et le retrait du soutien
aux travaux de lOCDE visant à interdire les paradis fiscaux. Cette
attitude a quelque peu minimisé lurgence de questions comme la
situation économique actuelle qui continue de se détériorer,
le projet de lOCDE sur la croissance et les discussions de portée
plus générale sur le développement durable.
2. Cependant, le communiqué réaffirme le thème
de la réunion ministérielle de lan 2000, « La maîtrise
de la mondialisation » ce qui est important car il met laccent sur
la gouvernance des marchés mondiaux par opposition à la simple
déréglementation. Il précise en outre que les gouvernements
ont la ferme volonté de faire en sorte que la maîtrise de
la mondialisation sexerce « au bénéfice de tous en
veillant à ce que les plus pauvres ne soient pas laissés
à lécart » (§4). A loccasion de la discussion
des questions commerciales de la session ministérielle un dialogue
sest tenu avec quelques pays non membres (Afrique du Sud, Brésil,
Chine, Indonésie, Mali, Roumanie, Russie et Singapour). Du côté
syndical, le Secrétaire général de la NACTU dAfrique
du Sud a participé activement à la délégation
qui a rencontré les ministres.
3. La réunion ministérielle a été précédée
dune réunion des ministres de lEnvironnement et dune importante
conférence (le Forum 2001 de lOCDE) comme en 2000 qui est présentée
dans le communiqué comme « un dialogue efficace entre de multiples
parties prenantes ». Les délégations syndicales ont
participé à ces deux réunions. A la différence
de lan 2000, la réunion ministérielle a examiné la
question de la création dune « Commission consultative pour
la défense des intérêts publics ». Le communiqué
fait observer au lieu de cela que « lOCDE a encore renforcé
sa coopération avec ses partenaires de longue date que sont le BIAC
et le TUAC et a élargi sa collaboration avec les ONG et dautres
instances représentatives de la société civile. »
(§7).
Questions commerciales
4. Les questions commerciales et les perspectives du lancement dun
nouveau cycle de négociations lors de la réunion ministérielle
de lOMC à Doha ont en grande partie dominé les discussions
ministérielles et les consultations avec le TUAC et le BIAC. Les
ministres de léconomie et du commerce participant à la réunion
paraissaient soulagés de pouvoir sengager à « travailler
avec détermination au lancement dun nouveau cycle mondial de négociations
commerciales multilatérales lors de la Conférence ministérielle
de lOMC qui se tiendra à Doha en novembre ». Quant aux questions
concernant lenvergure de ces négociations, les points de
vues des pays en développement et les problèmes denvironnement
et de travail, des incertitudes demeurent. Dans un passage potentiellement
lourd de sens, le communiqué déclare : « Tous les membres
de lOMC devront faire preuve de créativité et de flexibilité
dans leur prise en compte des domaines et des modalités de la négociation.
Les échanges et les questions liées au travail ainsi que
les autres questions de développement social suscitent des préoccupations
auxquelles il convient de répondre par le dialogue, en sappuyant
sur les compétences de toutes les institutions internationales concernées,
y compris lOMC » (§ 34).
Gouvernance
5. La section sur la « gouvernance » accorde une attention
particulière à la mise en uvre de la convention relative
à la lutte contre la corruption et à la nécessité
de progresser dans létude de certaines questions connexes comme
les actes de corruption des « partis politiques étrangers
» (§28). Compte tenu de lattaque, par lAdministration Bush,
des travaux de lOCDE sur lélimination des paradis fiscaux, qui
a été très critiquée, le communiqué
se contente de signaler « Nous prenons note des travaux entrepris
sur les pratiques fiscales dommageables et attendons avec intérêt
les conclusions du programme de lOCDE » (§29).
6. Le communiqué réaffirme lattachement aux Principes
directeurs de lOCDE à lintention des entreprises multinationales
(§31). Il salue lintention exprimée par sept autres pays (Estonie,
Israël, Lettonie, Lituanie, Singapour, Slovénie et Venezuela)
dadhérer à la Déclaration de lOCDE sur linvestissement
international et les entreprises multinationales qui contient les Principes
directeurs.
7. A propos des crédits à lexportation, les ministres
ont encouragé à nouveau le Groupe de travail à terminer
ses travaux sur des Lignes directrices relatives à lenvironnement
avant la fin de 2001.
Développement durable
8. Au cours de la réunion ministérielle et de la réunion
des ministres de lEnvironnement qui sest déroulée parallèlement,
les discussions ont été axées essentiellement sur
les critiques formulées par dautres pays à lencontre des
décisions de lAdministration Bush de retirer son soutien au Protocole
de Kyoto sur le changement climatique, qui limite les émissions
de CO2. Le communiqué de compromis précise à la fin
du passage concerné : « Tout en reconnaissant leurs divergences
sur le Protocole de Kyoto, les gouvernements des pays de lOCDE sont résolus
à travailler ensemble pour faire face au changement climatique et
participeront de manière constructive à la réunion
COP6 qui va reprendre à Bonn. Pour une grande majorité des
pays de lOCDE cela implique quon se fixe comme objectif lentrée
en vigueur du Protocole de Kyoto dici 2002, en engageant en temps voulu
les procédures de ratification et en obtenant lappui le plus large
possible de la communauté internationale » (§14).
9. Le TUAC poursuivra ses efforts en faveur dun programme de travail
convenable sur la dimension sociale du développement durable. Le
communiqué comprend bien une section sur « La dimension sociale
du développement durable » (§16-19). Celle-ci mentionne
simplement les travaux de lOCDE sur la cohésion sociale, la santé
et les migrations. Alors quil est opportun den faire état, ces
questions ne reflètent pas le contenu des documents de base qui
ont été adoptés par le Conseil de lOCDE et dont certains
émanaient des ministres de lEnvironnement. Une note séparée
du TUAC sur la réunion des ministres de lEnvironnement commente
ces travaux particuliers.
Politique économique et croissance
10. En total contraste avec la réunion du Conseil au niveau ministériel
de lan 2000, la réunion de cette année sest déroulée
sur fond de détérioration rapide des perspectives de croissance.
Daprès les prévisions, la croissance des pays de lOCDE
ne devrait être que de 2% en 2001 soit la moitié de la croissance
de lan 2000 et 30% de moins par rapport à celle prévue par
lOCDE il y a six mois. Malgré cela, les ministres des Finances
ne se sont guère précipités ou engagés à
prendre les mesures dincitation nécessaires au rétablissement
dune croissance plus rapide. Au contraire, ils ont affirmé que
« Les politiques macroéconomiques et les réformes structurelles
devraient viser à accélérer la productivité
et à accroître lemploi à long terme » (§8).
11. Les ministres ont reçu le rapport des travaux de lOCDE sur
la croissance. Celui-ci ne traite pas convenablement non plus de limportance
du maintien de politiques macroéconomiques permettant datteindre
le niveau le plus élevé de croissance durable. Le communiqué
déclare au contraire que « La mise en uvre de politiques
macroéconomiques stables est un préalable à une stratégie
de croissance réussie, à une augmentation de lemploi et
à la stabilité des prix. La discipline budgétaire
et une évolution des salaires orientée par la productivité
contribuent à la modération de linflation et réduisent
lincertitude, ce qui renforce lefficience du mécanisme des prix
dans lallocation des ressources et la confiance des consommateurs et des
investisseurs. » (§20). Il est intéressant de constater
que le rapport insiste beaucoup sur le capital humain et le capital social.
Alors que cet aspect est mentionné en termes généraux,
les conclusions plus fermes du rapport quant à la nécessité
daugmenter la rémunération des enseignants et de donner
aux travailleurs la possibilité de se faire entendre, napparaissent
pas dans le communiqué final. Cependant, elles sont mentionnées
dans la synthèse du rapport qui a été mise à
la disposition des ministres. Le communiqué fait observer que lOCDE
poursuivra son analyse du rôle des TIC ainsi que du capital humain
et du capital social (§21).