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RÉSULTATS DE LA RÉUNION DU COMITÉ
DE LÉDUCATION
DE LOCDE AU NIVEAU MINISTÉRIEL
Investir dans les « compétences » pour tous
(Paris, 3-4 avril 2001)
En 1996, les ministres de lEducation de lOCDE ont adopté lobjectif
commun de « Lapprentissage à vie pour tous ». Cinq
ans plus tard, en avril 2001, ils se sont réunis à nouveau
pour examiner les progrès réalisés depuis 1996 dans
la conception et la mise en uvre des politiques destinées à
faire de léducation et de la formation tout au long de la vie une
réalité pour tous et pour fixer de nouvelles priorités
pour la poursuite des travaux.
Un examen des développements intervenus dans les pays membres
depuis lors montre que des progrès ont été accomplis
dans des secteurs précis. Cependant, la réalisation de lobjectif
laisse encore beaucoup à désirer : les éléments
dappréciation dont nous disposons montrent que léducation
et la formation tout au long de la vie est loin dêtre une réalité
pour de nombreux citoyens. Cest dans ce contexte que les discussions des
ministres ont privilégié trois thèmes indissociables
qui sont considérés comme les domaines où laction
gouvernementale est absolument essentielle, à savoir :
- Comment faire en sorte que tout le monde puisse tirer profit
de léducation et la formation tout au long de la vie ?
- Quel est le meilleur moyen dencourager lacquisition des compétences
nécessaires à la société du savoir ?
- Comment gérer lenseignement et lapprentissage afin de promouvoir
léducation et la formation tout au long de la vie ?
Les discussions ont été précédées
par une consultation avec le Comité consultatif économique
et industriel (BIAC) et la Commission syndicale consultative (TUAC) et
par un Forum sur les technologies de linformation et de la communication
et sur léducation.
Les ministres ont accordé une attention particulière à
la nécessité de gérer et faciliter linvestissement
dans les compétences pour tous compétences qui sentendent
ici comme un ensemble de connaissances, de savoir, de dispositions et de
valeurs sur lesquels reposent dautres apprentissages et qui englobent
également les compétences intellectuelles et sociales de
haut niveau qui conditionnent un engagement à part entière
dans la société du savoir. Ils ont considéré
comme primordial lobjectif qui consiste à favoriser lacquisition
de ces compétences. Cependant, ils ont fait savoir clairement quils
ne pouvaient pas réussir seuls à atteindre cet objectif.
Cest ainsi quils ont exprimé leur volonté duvrer étroitement
avec dautres intervenants, notamment avec leurs collègues des administrations
publiques, les organisations non gouvernementales, les syndicats, les employeurs
et dautres acteurs du secteur privé à une meilleure coordination
des politiques de léducation, des politiques sociales, des politiques
économiques et des autres politiques.
La nécessité dune collaboration plus efficace a été
soulignée également en ce qui concerne la réforme
de lenseignement et de lapprentissage. Les ministres ont invité
lOCDE à étudier comment les pouvoirs publics, les établissements
denseignement, les collectivités locales et dautres intervenants
pourraient collaborer plus efficacement à la création, à
la mise en commun et à lexploitation des connaissances ainsi quaux
innovations afin daméliorer les pratiques professionnelles en matière
denseignement et de gestion.
Au cours de la consultation avec les ministres, les délégués
du TUAC ont insisté sur le fait que les syndicats sont disposés
à contribuer et apporter leur soutien à linnovation dans
lenseignement et lapprentissage. Ils ont rappelé aux ministres
que les syndicats qui représentent les prestataires de services
éducatifs et de formation les syndicats de léducation
sont engagés dans dimportants débats sur les conséquences
du changement, des nouvelles technologies, du développement du commerce
international des services éducatifs. Ils ont précisé
que le partenariat avec les principaux acteurs et notamment les enseignants
et leurs syndicats est le garant du progrès. Le chef de la délégation
du TUAC, Bob Harris (ACTU) a demandé instamment aux ministres de
signaler, notamment par le biais du communiqué de la réunion,
leur volonté de collaborer aussi avec les enseignants et leurs syndicats
afin daméliorer la pratique de lenseignement et de lapprentissage
ainsi que la gestion des établissements denseignement. A cet égard,
la déclaration du TUAC à la réunion invitait les ministres
de lEducation à élaborer des politiques pour faire en sorte
que les écoles soient convenablement équipées et que
les enseignants soient formés pour préparer les apprenants
à léconomie du savoir.
La présentation du BIAC ainsi que les déclarations de
ses délégués au cours de la consultation ont été
axées essentiellement sur les questions liées à «
lemployabilité ». Une attention toute particulière
a été accordée à la « sérieuse
pénurie de compétences » en raison des nouvelles exigences
découlant de la transformation actuelle des entreprises fondée
sur les innovations. Pour surmonter cette pénurie, le BIAC a insisté
tout particulièrement sur la « formation en tous lieux »
ce qui signifie que les écoles ou la formation officielle ne sont
plus les seuls lieux ou les seuls moyens dapprendre. Ainsi, de nouvelles
méthodes dacquisition de compétences telles que lapprentissage
reposant sur lutilisation du Web (de la Toile), léducation scolaire
ou la formation initiale à domicile au moyen de la télévision
par câble, de cours dentreprise spécialisés, de télé-enseignement
avec laide du multimédia, sont perçus par le BIAC comme
les signes avant-coureurs de limportance croissante de lapprentissage
informel. De plus, les délégués du BIAC ont fait observer
que les entreprises ont besoin demployés possédant de bonnes
connaissances génériques et capables notamment de sorganiser,
de travailler en équipes et de communiquer avec efficacité.
De ce fait, le travail sur projet, la formation auto-dirigée et
lutilisation efficace des ressources dinformation devraient venir sajouter
à la panoplie de lapprentissage. En ce qui concerne le passage
à une économie du savoir, le BIAC a souligné quil
faut donner de plus en plus de place aux TIC dans les programmes denseignement
actuels alors que les autres compétences de base comme les connaissances
en lecture, en écriture et en calcul doivent demeurer des fondements
du système éducatif.
Dans le cadre de cet élargissement de la perspective, la déclaration
du TUAC présentée aux ministres préconisait la mise
en uvre de politiques pour :
|
Augmenter le niveau dinvestissement dans les ressources humaines et veiller
à ce que les ressources financières consacrées à
léducation et la formation tout au long de la vie soient utilisées
de manière plus efficace ; |
|
renforcer légalité des chances en comblant les écarts
entre hommes et femmes dans les domaines de léducation, de la formation
et de lemploi ; |
|
veiller à ce que le financement de léducation et de la formation
tout au long de la vie demeure la responsabilité essentielle des
gouvernements et des employeurs ; |
|
maintenir et renforcer le rôle des établissements denseignement
public à tous les niveaux et encourager tous les établissements
denseignement à promouvoir la démocratie, la bonne gestion
des affaires publiques, le développement participatif et les droits
de lhomme ; |
|
conserver une place prioritaire à léducation et la formation
tout au long de la vie et sassurer que léducation et la formation
vont au-delà dune logique purement économique ; |
|
parvenir à instaurer une économie fondée sur la cohésion
sociale, un niveau élevé de qualification et une forte valeur
ajoutée en collaborant avec dautres acteurs du secteur public et
avec les employeurs et les syndicats ; |
|
contribuer au développement de la formation en entreprise de tous
les travailleurs et en particulier des femmes et des travailleurs adultes
; |
|
favoriser les accords entre employeurs et syndicats qui rendent possible
dans la pratique la participation à léducation et la formation
tout au long de la vie ; |
|
soutenir les mesures destinées à combler le fossé
numérique en sattaquant au problème de lillectronisme,
en assurant un accès bon marché et en favorisant, le cas
échéant, la fourniture de contenus locaux ; |
|
renforcer les liens entre les systèmes déducation et de
formation, la vie professionnelle et la société aux niveaux
local, national et international ; |
|
sassurer que les objectifs des pouvoirs publics en matière déducation
ne sont pas mis en péril par lexploitation commerciale ou le commerce
international des services éducatifs ; |
Daprès le communiqué, les ministres ont examiné
un certain nombre de ces propositions au cours de leur réunion.
Tel est le cas en particulier de la nécessité de renforcer
le capital humain et social ainsi que la cohésion sociale au sein
de nos sociétés. Les ministres ont invité lOCDE à
approfondir létude des relations entre capital humain et capital
social et de leur contribution au bien-être des humains, au développement
durable et à la croissance économique. Ils ont en outre incité
lOCDE à examiner comment les systèmes denseignement et
de formation pourraient mieux intégrer tous les apprenants et parvenir
à des résultats équitables pour tous, tout en répondant
aux besoins de plus en plus diversifiés des apprenants, en respectant
la diversité culturelle et en améliorant la qualité.
Le rôle que peuvent jouer les syndicats dans ce processus a été
mentionné à plusieurs reprises.
Les ministres ont également examiné la nécessité
de changer certains des objectifs de léducation et de la formation
en raison des nouvelles technologies et des nouvelles exigences en matière
de compétences sur le lieu de travail. Ils ont invité lOCDE
à préciser les compétences dont les individus ont
besoin dans la société du savoir et à examiner des
stratégies pour favoriser leur développement, permettre la
validation des acquis et identifier et évaluer des formules innovantes
pour financer léducation et la formation tout au long de la vie.
Les ministres ont fixé de nouvelles priorités pour la
poursuite des travaux et, ce faisant, sont convenus dun programme futur
de travaux de recherche et danalyse qui devront être dirigés
par lOCDE. Cependant, les conclusions ne vont pas jusquà
faire état dengagements précis en matière de mesures
et de financement pour étayer leurs propositions. Il est essentiel
que lOCDE sengage dans des activités de suivi avec la participation
du BIAC et du TUAC de manière à gérer le changement
dans un cadre de partenariat.