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NOTE DU TUAC A LA PRESSE
(10 septembre 1998) Appel des organisations syndicales internationales
au G7 pour contenir le risque de récession et pour la création
dune Commission internationale sur les marchés financiers.
Leffet combiné de la crise financière asiatique et de
la crise actuelle en Russie a été de mettre un tiers de léconomie
mondiale en récession. Ce sont surtout les travailleurs et leurs
familles qui en supportent le choc. En Asie, le niveau de vie sest effondré
et le chômage monte en flèche; en Russie, un quart de la population
active na pas été payé depuis six mois. La multiplication
des faillites engendre maintenant une pauvreté qui ne cesse de saccroître.
La crise risque de sétendre à lAmérique Latine.
Les effets de la récession ne se font pas encore sentir dans lUnion
Européenne et aux Etats-Unis, mais léconomie mondiale est
interdépendante; un fléchissement des échanges et
la volatilité dangereuse des marchés boursiers menacent de
déclencher une récession de dimension mondiale avec des conséquences
dévastatrices sur lemploi, à moins que des mesures de correction
ne soient prises durgence.
Le mouvement syndical international a formulé des propositions
à lintention du Sommet du G7 à Birmingham, en mai dernier,
mais les pays industrialisés nont pas réussi jusquici à
montrer la voie nécessaire pour éviter la récession
et sassurer que le système financier mondial soit réformé
pour contribuer à une prospérité croissante et plus
équitablement répartie. Le G7 doit maintenant prendre ses
responsabilités et agir de manière décisive dans trois
domaines.
Premièrement, les Banques centrales et les Ministres des Finances
du G7 doivent mettre en oeuvre une stratégie coordonnée visant
à soutenir une demande équilibrée et à rétablir
la croissance mondiale et la création demplois. Ces mesures doivent
comprendre des réductions ciblées des taux dintérêt
en Europe et en Amérique du Nord et une politique fiscale axée
sur la reprise dans la zone de lOCDE.
Deuxièmement, ils doivent suivre la proposition formulée
par les syndicats au Sommet de Birmingham, cest-à-dire de créer
une Commission internationale, sur le modèle de la Commission Brundtland,
dont la mission générale consistera à consulter et
à conseiller sur une nouvelle structure financière destinée
à gérer de manière ordonnée les marchés
internationaux de capitaux. Les initiatives prises au coup par coup dans
le passé pour renforcer le contrôle prudentiel des marchés
financiers se sont révélées totalement inadéquates.
Une nouvelle évaluation devra tenir compte dun rôle pour
une taxe internationale sur les transactions de change, une utilisation
appropriée du contrôle des changes et un système de
parités stable entre leuro, le yen et le dollar.
Troisièmement, les désastres économiques en Asie
et en Russie mettent en évidence la nécessité de réformer
les politiques dajustement structurel des institutions financières
internationales comme la demandé le Sommet des Nations Unies pour
le Développement Social, réuni en 1995 à Copenhague.
Les institutions doivent promouvoir rapidement un système de marché
socialement responsable qui encourage la bonne gestion des affaires publiques
et le respect des droits de lhomme, et qui encourage laccroissement de
lemploi et la diminution de la pauvreté et évite laustérité
et la déréglementation aveugle.